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M. le président : La parole est à monsieur Bernard Pousset, pour le groupe UMP.
M. Bernard Pousset : Ma question s'adresse à monsieur Xavier Bertrand, ministre de la santé et des solidarités.
Permettre aux personnes qui connaissent des soucis de santé d'accéder enfin à l'assurance et à l'emprunt, tel est l'objet du projet de loi qui sera voté au Sénat dans quelques jours, après que notre assemblée l'a adopté le 11 décembre dernier dans un large consensus, seul le groupe communiste s'étant abstenu.
La prise de conscience des faiblesses de la convention Belorgey de 2001 et le volontarisme politique du Président de la République Jacques Chirac ont conduit à faire de cette question un objectif national prioritaire. L'implication des pouvoirs publics a été totale. Une nouvelle convention, dite AERAS, a été signée le 6 juillet 2006 entre les fédérations professionnelles de la banque, de l'assurance et de la mutualité et les associations de malades. De son côté, le Gouvernement s'est engagé à promouvoir cette convention en lui assurant une publicité maximale.
Pouvez-vous, monsieur le ministre, exposer à la représentation nationale quelles perspectives cette convention AERAS ouvre concrètement depuis son entrée en application le 7 janvier 2007. Comment comptez-vous assurer la diffusion la plus large possible de l'information sur son fonctionnement auprès des bénéficiaires potentiels sur tout le territoire français ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président : La parole est à monsieur le ministre de la santé et des solidarités.
M. Xavier Bertrand, ministre de la santé et des solidarités : Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, monsieur le député Bernard Pousset, nous nous étions fixé ensemble un objectif : que la maladie n'empêche plus le crédit. Telle était la volonté du Président de la République, formulée à l'occasion du bilan de la première étape du Plan cancer. Le Gouvernement a inscrit ce texte à l'ordre du jour de l'Assemblée, et il faut souligner qu'aucun groupe parlementaire n'a voté contre. Cela montre bien que certains sujets importants dépassent les clivages. L'accès au crédit des malades, des anciens malades et des handicapés est une priorité qui transcende l'appartenance politique. J'en remercie l'Assemblée nationale.
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Dix à douze millions de Français pouvaient être confrontés à des difficultés de cet ordre au moment de souscrire un crédit. C'était là une injustice aussi méconnue qu'inacceptable, une "double peine" qui voulait qu'après avoir combattu la maladie, on se trouvait obligé d'effectuer démarche sur démarche pour essuyer, bien souvent, un refus d'assurance.
Cette période est révolue. Nous avions franchi une première étape avec la convention Belorgey, mais il fallait aller plus loin. La convention que Thierry Breton et moi avons signée durant l'été et ce texte que l'Assemblée a voté le 11 décembre et que je défendrai au Sénat jeudi prochain permettront aux personnes concernées d'obtenir une réponse dans un délai maximal de cinq semaines.
M. Maxime Gremetz : Nous sommes d'accord !
M. le ministre de la santé et des solidarités : Il est désormais obligatoire de motiver le refus et un recours à des instances de médiation est prévu. Il est également mis fin aux surprimes incompréhensibles qu'on a pu observer par le passé - parfois de 400 % ! Des limitations sont imposées dans la quasi-totalité des cas.
En outre, notre pays a accompli des progrès médicaux. On y est mieux soigné. Les assureurs et les banquiers doivent en tenir compte pour fixer les primes d'assurance, et nous avons voulu que le dispositif permette de bénéficier non seulement de la couverture décès, mais aussi de la couverture invalidité. Ces mesures constituent un progrès considérable. Nous devons maintenant nous assurer que le message passe bien sur tout le territoire. Tous les groupes bancaires ont joué le jeu en nommant des référents, mais je souhaite qu'il y ait dans toutes les agences des personnels formés et informés.
M. Maxime Gremetz : Là aussi, cela devrait être obligatoire !
M. le ministre de la santé et des solidarités : Nous avons mis en place un site Internet. La Fédération bancaire de France, les associations de patients, les assureurs ont tous joué le jeu. Il nous reste à lancer une grande campagne d'information pour que chacun sache exactement quels sont ses droits.
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
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